Kendo

Développé à partir des techniques de sabre utilisées sur les champs de bataille au Japon médiéval, cet art de l’escrime associe éléments sportifs et éléments philosophiques. L’avènement des armes à feu dévalorisa l’entrainement aux techniques de combat, au profit de l’enseignement de disciplines en rapport avec l’éducation et la spiritualité.

Le kendo moderne aurait été mis au point au XVIIIe siècle, par Naganuma Sirozaemon Kunisato. Il imposa le sabre en lame de bambou ou shinai, mais aussi un équipement de protection ou bogu, composé d’une cuirasse et d’un casque particulier.

L’influence zen

Le kendo s’appuie sur la notion zen fondamentale du “vide de l’esprit”, qualifié de mushin en japonais. Cet état favorise l’action insctinctive (dégagée de la nécessité de la pensée et du contrôle de l’esprit) à même de faire gagner de précieuses secondes dans une situation d’opposition.

Ce concept trouverait aussi une application dans le quotidien des kendoka qui, au dire de beaucoup, parviennent plus aisément à faire face à une situation inédite ou inattendue.

Le système de grade en Kendo

En 1902, le Dai Nippon Butoku Kai (organisation mise en place en 1885, par le gouvernement  japonais afin de compiler, promouvoir et codifier les systèmes et disciplines martiales) instaure une classification au sein du kendo, pour  l’essentiel encore appliquée aujourd’hui. On distingue six grades ou kyu chez les débutants, et dan ou degrés chez les plus expérimentés.

Parallèlement aux “dan” il existe une échelle de titres d’enseignants: “Renshi”, “Kyoshi” et “Hanshi”, le titre de Hanshi (Maître) étant le plus élevé. 

L’obtention de ces titres dits honorifiques, attribués en vue de l’exercice d’une fonction d’instructeur, reste fonction du talent, de l’habileté à commander et à juger les individus, mais aussi de la contribution apportée à l’évolution de la discipline.

La compétition

Les combats ou shiai se disputent en trois points maximum ( Sanbon shobu ) sur une durée de cinq minutes à l’intérieur d’une aire de combat ( shiai-jo ) de 11 m de côté. Le vainqueur est le premier à marquer deux points avant la fin du temps réglementaire, ou celui qui a marqué un point à la fin du temps. En cas d’égalité et en match individuel, une prolongation ( encho ) a lieu, sans limite de temps, jusqu’à ce qu’un des combattants marque un point.

Les sorties du shiai-jo , la perte du shinai , les comportements violents ou inadaptés, sont sanctionnés par un avertissement ( hansoku ). Deux hansoku donnent un point à l’adversaire.

Ces règles générales peuvent être adaptées (notamment la durée) selon les formules de compétition et l’âge des compétiteurs.

Une pratique pour tous 

Le kendo est pratiqué aussi bien par les hommes que par les femmes, les entraînements (keiko) étant généralement communs. Des compétitions féminines sont organisées, mais il n’est pas rare de constituer des équipes mixtes lors de championnats.

Grâce aux protections et à l’absence de contact physique violent et de chute, le kendo peut se pratiquer à partir de 5 ou 6 ans et jusqu’à plus de 80 ans.

Il n’existe pas de catégorie de poids et les pratiquants ne portent aucun signe extérieur de leur grade.